Notes de conférence de presseHaut-Commissariat aux droits de l’homme
Arabie saoudite : reprise des exécutions pour les infractions liées à la drogue
22 novembre 2022
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Prononcé par
Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Jeremy Laurence et Liz Throssell
Genève, le 22 novembre 2022
Au cours des deux dernières semaines, des exécutions ont eu lieu presque quotidiennement en Arabie saoudite après que les autorités ont mis fin à un moratoire officieux de 21 mois sur l’application de la peine de mort pour les infractions liées à la drogue.
Depuis le 10 novembre, 17 hommes ont été exécutés pour ce que l’on appelle des infractions liées à la drogue et à la contrebande, les trois dernières exécutions ayant eu lieu lundi. Quatre personnes originaires de Syrie, trois du Pakistan, trois de Jordanie et sept d’Arabie saoudite ont été exécutées à ce jour.
Les exécutions n’étant confirmées qu’après avoir eu lieu en Arabie saoudite, nous ignorons combien de personnes attendent d’être exécutées. Toutefois, selon certaines informations reçues, l’exécution d’un Jordanien, Hussein abo al-Kheir, serait imminente. Son cas a déjà été examiné par le Groupe de travail sur la détention arbitraire, qui a conclu que sa détention était arbitraire, car elle était dépourvue de fondement juridique et que son droit à un procès équitable suscitait de graves préoccupations.
Nous demandons instamment au Gouvernement saoudien de suspendre l’exécution imminente de M. al-Kheir et de se conformer à l’avis du Groupe de travail en annulant sa condamnation à mort, en le libérant immédiatement et sans condition, et en veillant à ce qu’il reçoive des soins médicaux, une compensation et d’autres réparations.
La reprise des exécutions pour des infractions liées à la drogue en Arabie saoudite est une mesure profondément regrettable, d’autant plus qu’elle se produit quelques jours seulement après qu’une large majorité d’États de l’Assemblée générale des Nations Unies a appelé à un moratoire sur la peine de mort dans le monde.
Le recours à la peine de mort pour des infractions liées à la drogue est incompatible avec les normes et principes internationaux. Nous demandons aux autorités saoudiennes d’adopter un moratoire officiel sur les exécutions pour des infractions liées à la drogue, de commuer les condamnations à mort pour ce type d’infractions, et de garantir le droit à un procès équitable pour tous les accusés, y compris ceux qui sont inculpés de telles infractions, conformément à ses obligations internationales.