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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Israël : situation dans le Territoire palestinien occupé, 100 jours après

12 janvier 2024

Un garçon palestinien marche le 11 janvier 2024 près d’un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. © AFP

A partir de

Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Liz Throssell

Lieu

Genève

Ce dimanche, cela fera 100 jours que le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont lancé leur terrible attaque contre Israël, au cours de laquelle 1 200 personnes, pour la plupart des Israéliens et des Israéliennes, ont été tuées et environ 250 ont été prises en otage.

Au cours des 14 dernières semaines, suite à la riposte militaire massive et destructrice d’Israël, plus de 23 000 Palestiniens et Palestiniennes ont été tués, deux tiers des victimes étant des femmes et des enfants. Une grande partie des infrastructures civiles de Gaza, notamment des habitations, des hôpitaux, des écoles, des boulangeries, des lieux de culte, des systèmes d’approvisionnement en eau, ainsi que des structures des Nations Unies, ont été endommagées ou détruites.

Comme l’a demandé à plusieurs reprises Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, un cessez-le-feu immédiat s’impose, pour des raisons humanitaires et au nom des droits humains. Ce cessez-le-feu est nécessaire pour mettre fin aux terribles souffrances et aux pertes humaines, et pour permettre l’acheminement rapide et efficace de l’aide humanitaire à une population confrontée à la faim et à des maladies dans des proportions catastrophiques.

Cela est plus urgent que jamais.

En ce qui concerne la conduite des hostilités, nous avons souligné à plusieurs reprises les manquements récurrents d’Israël aux principes fondamentaux du droit international humanitaire : la distinction, la proportionnalité et les précautions dans la conduite des attaques. Le Haut-Commissaire a souligné que les manquements d’Israël à ces obligations risquent d’engager sa responsabilité pour crimes de guerre, et a également mis en garde contre les risques liés à d’autres atrocités.

Israël poursuit ses intenses bombardements aériens, terrestres et maritimes dans la majeure partie de la bande de Gaza, en particulier dans les gouvernorats de Deir al Balah et de Khan Yunis, où des dizaines de milliers de civils s’étaient réfugiés.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) doivent prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, conformément aux obligations qui incombent à Israël en vertu du droit international. Le fait d’ordonner à des civils de se déplacer n’exonère en rien les FDI de leur obligation de protéger les personnes qui restent, quelles que soient leurs raisons, pendant qu’elles mènent leurs opérations militaires.

Des centaines de personnes palestiniennes auraient été détenues arbitrairement dans plusieurs lieux inconnus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la bande de Gaza, ce qui équivaut dans de nombreux cas à une disparition forcée. Certaines personnes libérées ont affirmé avoir été victimes de mauvais traitements et d’actes de torture aux mains des FDI. Israël doit immédiatement mettre fin à la détention arbitraire, à la torture, aux mauvais traitements et aux disparitions forcées de Palestiniens et Palestiniennes à Gaza, et doit mener des enquêtes indépendantes et efficaces sur ces actes, poursuivre leurs auteurs et empêcher qu’ils ne se reproduisent.

La situation est désespérée dans le nord de la bande de Gaza, où les habitants sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité. L’accès à l’aide humanitaire reste extrêmement difficile, malgré les appels répétés des Nations Unies aux FDI pour qu’elles facilitent la circulation des convois d’aide humanitaire.

La situation dans le sud de Gaza devient intenable, plus de 1,3 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays étant entassées à Rafah, qui comptait 300 000 habitants avant l’escalade des hostilités.

Entre-temps, les groupes armés palestiniens ont continué à lancer des roquettes aveugles en direction d’Israël, dont certaines ont été interceptées. Selon les autorités israéliennes, 136 personnes sont toujours détenues à Gaza par des groupes armés palestiniens.

En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, le HCDH a pu confirmer la mort de 330 Palestiniens et Palestiniennes, dont 84 enfants, entre le 7 octobre 2023 et le 10 janvier 2024. Parmi ces victimes, 321 ont été tuées par les forces de sécurité israéliennes, huit par des colons et un par les forces israéliennes ou des colons. Par ailleurs, des communautés entières d’éleveurs ont été déplacées de force en raison de la violence des colons, ce qui peut s’apparenter à un transfert forcé.

Comme nous l’avons souligné dans notre rapport de décembre sur la Cisjordanie, il faut mettre fin immédiatement à l’utilisation d’armes et de méthodes militaires lors des opérations de maintien de l’ordre, mettre un terme aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements infligés à la population palestinienne, et lever les restrictions discriminatoires en matière de circulation. L’absence d’établissement des responsabilités face aux homicides illicites reste répandue, tout comme l’impunité pour les violences commises par les colons, en violation de l’obligation d’Israël, en tant que puissance occupante, d’assurer la sécurité des Palestiniens et Palestiniennes en Cisjordanie.

Le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé continue de surveiller et de recueillir des informations sur la situation des droits humains à Gaza et en Cisjordanie. Nous soumettrons deux rapports au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors de sa prochaine session, qui débutera fin février, sur la responsabilité et les colonies.

Nous réitérons également notre appel pour que le personnel du Bureau du HCDH ait accès à Israël et à toutes les parties du territoire palestinien occupé afin d’enquêter sur les violations des droits humains commises par toutes les parties.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / [email protected] ; ou
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / [email protected] ; ou
Marta Hurtado : + 41 22 917 9466 / [email protected]

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