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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Syrie : disparitions et autres problèmes relevant des droits humains

20 décembre 2024

© Aris MESSINIS/AFP
© Aris MESSINIS/AFP

De

Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme

Lieu

Genève

Comme vous le savez peut-être, Karla Quintana a été nommée jeudi à la tête de l’Institution indépendante chargée de la question des personnes disparues en République arabe syrienne. Sa nomination fait suite à près d’un an et demi de travail de la part de collègues du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) afin de soutenir le lancement de cette importante institution.

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné l’importance de ce moment pour la Syrie, tant pour les personnes toujours portées disparues que pour leurs proches. Depuis la chute du gouvernement de l’ancien président Bachar Al-Assad il y a près de deux semaines, nous avons vu des images de centaines de détenus émergeant de prisons désormais ouvertes. Certains expriment leur bonheur de voir la lumière du soleil, d’autres sont tellement sous le choc après des années de torture et de traitements inhumains qu’ils sont incapables de s’exprimer, sous quelque forme que ce soit.

Nombre d’entre eux ont été détenus au secret pendant des années, leurs familles ignorant leur sort et le lieu où ils se trouvaient. Nous avons vu des scènes touchantes de personnes se serrant dans les bras pour la première fois depuis des années, d’autres peinant à reconnaître leurs fils et leurs filles, et de nombreuses familles encore plongées dans l’angoisse, sans nouvelles de leurs proches.

Ils méritent de savoir ce qui leur est arrivé, ainsi que les circonstances dans lesquelles ils ont disparu. Ils ont également besoin d’un soutien en matière de santé mentale et sur le plan psychosocial. C’est là que le travail de l’Institution sera fondamental.

Tandis que cette dernière s’attachera à atténuer les souffrances des familles des disparus, le HCDH et d’autres mécanismes internationaux, dont la Commission internationale indépendante d’enquête sur la Syrie et le Mécanisme international, impartial et indépendant, s’efforceront de surveiller les violations des droits humains passées et présentes et de recueillir des informations sur ces dernières, dans le cadre de leurs mandats respectifs.

Le Haut-Commissaire déploiera la semaine prochaine une petite équipe de spécialistes des droits humains en Syrie afin de soutenir la présence actuelle des Nations Unies sur les questions relatives aux droits humains, ainsi que les efforts visant à garantir que toute transition soit inclusive et s’inscrive dans le cadre du droit international.

La justice transitionnelle et l’instauration d’une confiance communautaire ancrée dans les droits humains constitueront un chapitre très important de l’avenir de la Syrie. C’est le seul moyen de remédier à la douleur incommensurable endurée par les individus et les familles à travers le pays depuis des décennies et de construire un avenir dans lequel les droits humains de l’ensemble de la population syrienne seront respectés, protégés et réalisés de manière égale.

Il est essentiel que les autorités provisoires prennent immédiatement des mesures pour préserver les éléments de preuve concernant les crimes et violations passés, notamment les charniers, les dossiers et des documents provenant des prisons, des centres de détention, des ministères et d’autres institutions publiques, ainsi que toute autre preuve matérielle qui pourrait être cruciale pour attester de ce qui s’est passé et faire en sorte que les responsables rendent compte de leurs actes.

Le Haut-Commissaire a souligné à plusieurs reprises que les droits humains doivent être au cœur d’une transition inclusive, si la Syrie veut faire face à son passé et construire une société dans laquelle les droits de tous les Syriens et de toutes les Syriennes seront respectés, protégés et réalisés, indépendamment du sexe, de la communauté ethnique ou religieuse, de l’âge ou du handicap.

Dans l’intervalle, les autorités provisoires doivent veiller à ce que la sécurité soit rétablie, à ce que les personnes accusées d’avoir commis des crimes répondent de leurs actes dans le respect des normes internationales relatives aux droits humains et à ce que les femmes, les enfants et les diverses communautés ethniques et religieuses puissent exercer pleinement leurs droits.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Thameen Al-Kheetan : + 41 22 917 4232 / [email protected]
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / [email protected]
Jeremy Laurence : + 41 22 917 9383 / [email protected]

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