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Changement climatique : Agissez maintenant ou payez le prix élevé, dit un expert des NU
Changement climatique
08 octobre 2018
GENEVE (8 Octobre 2018) – Selon un expert des Nations Unies, les États doivent accélérer leurs efforts pour faire face au changement climatique – de l’électricité solaire aux pratiques agricoles respectueuses du climat – ou ils risquent d’affronter des décennies de violations graves des droits de l’homme.
Dans une déclaration faisant suite à la publication d’un nouveau rapport scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), David R. Boyd, le Rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l’homme et l’environnement, a déclaré que le changement climatique est considéré comme l’une des plus grandes menaces pour les droits de l’homme.
« Le changement climatique a et aura des effets dévastateurs sur un large éventail des droits de l’homme notamment le droit à la vie, à la santé, à l’alimentation, au logement et à l’eau, ainsi que le droit à un environnement sain », a-t-il déclaré.
« Le monde est déjà témoin des impacts du changement climatique – les ouragans en Amérique, les épisodes de canicule en Europe, les sécheresses en Afrique et les inondations en Asie. »
Boyd a déclaré que depuis 25 ans, les scientifiques ont émis des avertissements de plus en plus clairs sur l’urgence de transformer nos économies et nos sociétés pour les rendre plus propres et plus vertes.
« Il existe des solutions scientifiques et viables afin de limiter les dégâts », a-t-il déclaré. « Les États – particulièrement les nations riches ayant des émissions élevées – doivent agir maintenant afin de remplir leurs obligations en matière de droits de l’homme, et ne pas seulement honorer mais aller au-delà des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. »
Le nouveau rapport du GIEC décrit les défis auxquels l’humanité doit faire face dans sa course pour prévenir un changement climatique potentiellement catastrophique. Le rapport du GIEC identifie des trajectoires plausibles pour améliorer la santé humaine et celle des écosystèmes. Le GIEC avertit cependant que de tels de tels résultats positifs nécessiteront « des changements rapides, en profondeur et inédits à tous les niveaux de la société ». Maintenir l’augmentation de la température mondiale en-dessous de 1.5°C requiert de mettre en œuvre des politiques plus solides de manière urgente et d’être plus ambitieux que les engagements contenus dans l’Accord de Paris de 2015.
La différence entre une augmentation de 1,5°C et une augmentation de 2°C est considérable. La seconde entrainerait vraisemblablement des violations des droits de l’homme de millions de personnes. Cela augmenterait la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, de la canicule jusqu’à des « super-tempêtes », en passant par une raréfaction des quantités d’eau disponibles et de la production agricole dans des zones vulnérables, ainsi qu’ une augmentation du risque d’ « effet de serre ».
FIN
* Le GIEC est un organisme intergouvernemental et scientifique chargé de fournir des évaluations scientifiques objectives du changement climatique et de ses impacts. Le rapport du GIEC publié le 8 octobre illustre les moyens de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des températures préindustrielles et montre l’impact de changements de cette ampleur.
David R. Boyd a été nommé Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et l’environnement pour un mandat de trois ans à compter du 1er août 2018. Il est professeur agrégé de droit, politique et développement durable à l’Université de British Columbia.
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