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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Bangladesh : Volker Türk dénonce la répression du Gouvernement et appelle au respect des normes internationales relatives aux droits humains

25 juillet 2024

Des soldats de l’armée bangladaise patrouillent dans une rue pendant le couvre-feu national à Dhaka, au Bangladesh, le 20 juillet 2024. © Kazi Salahuddin Razu/NurPhoto/NurPhoto par l’AFP

GENÈVE  – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a demandé aujourd’hui au Gouvernement du Bangladesh de fournir d’urgence toutes les informations disponibles concernant la répression des manifestations de la semaine dernière, face à l’afflux de témoignages relatant de graves violences, et de veiller à ce que toutes les opérations de maintien de l’ordre respectent les normes internationales relatives aux droits humains.

Selon les derniers rapports, plus de 170 personnes ont été tuées et plus d’un millier ont été blessées, certaines s’étant vu refuser des soins médicaux, et de nombreuses autres personnes ont disparu à la suite des manifestations organisées par les étudiants et les mouvements de jeunes contre les politiques du Gouvernement. Au moins deux journalistes auraient été tués et des dizaines d’autres blessés. Des centaines de personnes auraient également été arrêtées, y compris plusieurs figures de l’opposition.

« Nous avons appris qu’un grand nombre de personnes ont été victimes d’attaques violentes de la part de groupes vraisemblablement affiliés au Gouvernement, et qu’aucun effort n’a été fait pour les protéger », a déclaré le Haut-Commissaire.

« Afin de commencer à rétablir la confiance du public, qui a été gravement endommagée, et de créer un environnement propice au dialogue public sur les préoccupations sous-jacentes qui ont conduit à cette vague de violence, j’exhorte le Gouvernement à veiller à ce que toutes les opérations des forces de l’ordre soient menées dans le strict respect des normes internationales relatives aux droits humains, en particulier en ce qui concerne le maintien de l’ordre lors des manifestations, y compris l’usage de la force. »

M. Türk a appelé le Gouvernement à rétablir l’accès complet à Internet pour permettre à l’ensemble de la population, y compris aux journalistes et aux médias, de communiquer librement et dans le respect du droit international. Il a ajouté que le Gouvernement devait fournir des informations aux familles des personnes tuées, blessées ou détenues.

« Les mesures brutales telles que la coupure générale et délibérée de l’accès à Internet pendant une période prolongée sont contraires au droit international et portent atteinte à l’obligation des États de respecter la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique, ainsi qu’un large éventail d’autres droits, notamment la liberté d’association et de circulation, les droits à la santé et à l’éducation, et plusieurs droits économiques », a déclaré le Haut-Commissaire.

« Les coupures de l’accès à Internet peuvent également réduire l’examen public et empêcher de connaître les agissements des forces de l’ordre, ce qui risque de renforcer l’impunité de leurs actions. »

Le Haut-Commissaire a appelé à mener une enquête impartiale, indépendante et transparente sur toutes les allégations de violations des droits humains, et a offert le soutien du HCDH à cet égard.

Il a demandé instamment aux autorités de fournir des garanties de non-répétition et l’assurance que les personnes ayant participé aux manifestations ne subissent pas de représailles. Il a également indiqué qu’une réforme globale du secteur de la sécurité serait importante sur le long terme pour prévenir de nouvelles violations et sauvegarder les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.

M. Türk espère que la décision prise dimanche par la Cour suprême consistant à réduire considérablement le système de quotas pour les emplois publics, un système qui avait déclenché les manifestations de la semaine dernière, permettra de rétablir la confiance et conduira à un dialogue significatif et inclusif sur les problèmes et les griefs sous-jacents. Il a appelé tous les acteurs politiques à éviter toute déclaration ou action qui pourrait constituer une incitation à la violence ou conduire à une nouvelle répression de la dissidence.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Liz Throssell : + 41 22 917 9296 / [email protected] 
Jeremy Laurence : +41 22 917 9383 / [email protected] 
Marta Hurtado : + 41 22 917 9466 / [email protected]

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