Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Nicaragua : Volker Türk exhorte les législateurs à rejeter les modifications proposées à la Constitution
22 novembre 2024
GENÈVE – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a exhorté aujourd’hui les législateurs nicaraguayens à rejeter les réformes constitutionnelles proposées qui pourraient menacer encore davantage l’état de droit et aggraver la crise des droits humains dans le pays.
« S’ils sont adoptés, ces changements sonneront le glas des libertés fondamentales et de l’état de droit au Nicaragua, en portant encore plus atteinte aux contrepouvoirs de l’exécutif, qui sont déjà très fragilisés », a déclaré M. Türk.
Ces propositions, qui ont été envoyées à l’Assemblée nationale par le Président cette semaine, visent notamment à donner à la présidence le pouvoir de « coordonner » le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et la commission électorale. Elles risquent également de restreindre davantage l’exercice des droits à la liberté d’expression dans les contextes publics et privés, pour de vagues raisons de « bien-être ».
En outre, ces modifications proposent d’éliminer la référence explicite au pluralisme politique dans la Constitution, en se référant uniquement au pluralisme social et culturel. « La proposition de priver la Constitution de son engagement en faveur du pluralisme politique est un message très inquiétant à l’approche des élections générales de 2026 », a déclaré le Haut-Commissaire.
« La proposition de supprimer l’interdiction constitutionnelle explicite de la torture est tout aussi troublante. La torture, quel que soit le contexte, est illégale, et une telle mesure rétrograde visant à supprimer la protection juridique existante contre la torture est profondément alarmante. »
Les modifications proposées visent également à renforcer encore davantage la capacité du Gouvernement à priver les individus de leur nationalité, un outil de répression arbitraire déjà largement utilisé contre les détracteurs du Gouvernement et les dissidents. Depuis février 2023, au moins 546 Nicaraguayens ont été officiellement déchus de leur nationalité, rendant nombre d’entre eux apatrides. Certains ont également été dépouillés de leurs actifs, notamment de leurs biens, de leurs comptes bancaires et de leur pension de retraite.
« Je demande instamment aux législateurs de rejeter intégralement les amendements proposés et j’appelle le Gouvernement à renoncer à ces propositions extrêmement troublantes », a déclaré le Haut-Commissaire.
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