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Communiqués de presse Organes des Nations Unies

Un Comité spécial des Nations Unies estime que les méthodes de guerre utilisées par Israël à Gaza relèvent du génocide, y compris l’utilisation de la famine comme arme de guerre

14 novembre 2024

NEW YORK – La guerre menée par Israël à Gaza présente des éléments caractéristiques d’un génocide, au vu du très grand nombre de victimes civiles et des conditions d’existence mortifères imposées intentionnellement aux Palestiniens, a déclaré le Comité spécial des Nations Unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes* dans un nouveau rapport publié aujourd’hui.

« Depuis le début de la guerre, les responsables israéliens ont publiquement promu des politiques visant à priver les Palestiniens des produits de première nécessité requis pour leur survie : la nourriture, l’eau et les carburants », a déclaré le Comité. « Ces déclarations, ainsi que l’interférence systématique et illicite de l’aide humanitaire, montrent clairement l’intention d’Israël d’instrumentaliser la fourniture de biens vitaux à des fins politiques et militaires. »

Couvrant la période d’octobre 2023 à juillet 2024, le rapport examine l’évolution de la situation dans le territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé, mais se concentre sur les effets catastrophiques de la guerre actuelle à Gaza sur les droits des Palestiniens.

« Par son siège de Gaza, l’obstruction de l’aide humanitaire, les attaques ciblées et le meurtre de civils et de travailleurs humanitaires, malgré les appels répétés des Nations Unies, les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de Justice et les résolutions du Conseil de sécurité, Israël cause intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves, utilisant la famine comme méthode de guerre et infligeant une punition collective à la population palestinienne », a déclaré le Comité.

Le rapport montre comment la vaste campagne de bombardements menée par Israël à Gaza a décimé les services essentiels et déclenché une catastrophe environnementale qui aura des répercussions durables sur la santé. Au début de l’année 2024, plus de 25 000 tonnes d’explosifs, soit l’équivalent de deux bombes nucléaires, avaient été larguées sur Gaza, provoquant des destructions massives et l’effondrement des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, la destruction des infrastructures agricoles et une pollution toxique.

« En détruisant les systèmes vitaux d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’alimentation, et en contaminant l’environnement, Israël a créé un mélange mortel de crises qui infligeront de graves préjudices aux générations à venir », a indiqué le Comité.

Le rapport soulève de graves préoccupations concernant l’utilisation par Israël de systèmes de ciblage assistés par l’intelligence artificielle pour diriger ses opérations militaires, et concernant leur impact sur les civils, particulièrement évident étant donné le nombre écrasant de femmes et d’enfants parmi les victimes.

« L’utilisation par l’armée israélienne du ciblage assisté par l’intelligence artificielle, avec une surveillance humaine minimale, combinée à des bombes lourdes, souligne le mépris d’Israël quant à son obligation de faire la distinction entre les civils et les combattants et de prendre des mesures de protection adéquates pour éviter les décès de civils », a déclaré le Comité.

Dans le contexte de la dévastation de Gaza, l’escalade de la censure des médias par Israël, la suppression de la dissidence et le ciblage des journalistes constituent des efforts délibérés pour bloquer l’accès mondial à l’information, a constaté le Comité. Ce dernier a également noté que les groupes de médias sociaux supprimaient de manière disproportionnée les « contenus pro-palestiniens » par rapport aux messages incitant à la violence contre les Palestiniens.

Le Comité a condamné la campagne de diffamation en cours et les autres attaques contre l’UNRWA et l’ensemble de l’ONU.

« Ce musellement délibéré des informations, combiné à la désinformation et aux attaques contre les travailleurs humanitaires, constitue une stratégie claire visant à saper le travail vital des Nations Unies, à couper l’aide vitale qui parvient encore à Gaza et à démanteler l’ordre juridique international », a affirmé le Comité.

Le Comité a appelé tous les États Membres à respecter leurs obligations légales de prévenir et de faire cesser les violations du droit international par Israël et de l’inciter à répondre de ses actes.

« Il est de la responsabilité collective de chaque État de cesser de soutenir l’attaque contre Gaza et le système d’apartheid en Cisjordanie occupée, y compris à compris Jérusalem-Est », a fait valoir le Comité.

« Il incombe aux États Membres de faire respecter le droit international et de veiller à ce que les auteurs de violations soient tenus responsables. Dans le cas contraire, le cœur même du système juridique international s’en trouve affaibli et cela crée un dangereux précédent, permettant à des atrocités de se produire en toute impunité. »

Le rapport du Comité sera présenté à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 novembre 2024.

Le Comité spécial des Nations Unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés a été créé par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 1968 dans le but d’examiner la situation des droits humains dans le Golan syrien occupé, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza.

Le Comité spécial est composé de trois États Membres : la Malaisie, le Sénégal et Sri Lanka. Cette année, les États Membres sont représentés par S. E. Ahmad Faisal Muhamad, Représentant permanent de la Malaisie auprès des Nations Unies à New York, S. E. Cheikh Niang, Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à New York, et S. E. Peter Mohan Maithri Pieris, Représentant permanent de Sri Lanka auprès des Nations Unies à New York (Président du Comité spécial).

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