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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Myanmar : des opérations militaires aggravent la situation humanitaire déjà désastreuse après le tremblement de terre meurtrier

04 avril 2025

Un homme sur une moto au milieu des ruines d'un tremblement de terre
© Sai Aung MAIN/AFP

GENÈVE – Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné vendredi que l’annonce de la trêve par l’armée du Myanmar et le Gouvernement d’union nationale doit être suivie de l’accès immédiat et sans restriction des secours et des travailleurs humanitaires à toutes les personnes qui en ont besoin.

« Je demande instamment l’arrêt de toutes les opérations militaires et que l’accent soit mis sur l’aide aux personnes touchées par le tremblement de terre, ainsi que sur la garantie d’un accès sans entrave aux organisations humanitaires qui sont prêtes à apporter leur soutien », a déclaré M. Türk. « J’espère que cette terrible tragédie sera un tournant pour le pays vers une solution politique inclusive. »

Dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre meurtrier qui a ravagé le centre du Myanmar la semaine dernière, l’armée du Myanmar a poursuivi ses opérations et ses attaques, y compris ses frappes aériennes, dont certaines ont été lancées peu après la fin des secousses, selon les informations reçues par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Le HCDH a été informé que l’armée a mené au moins 53 attaques, dont des frappes d’avions et de drones, des tirs d’artillerie et des attaques de paramoteurs dans des zones touchées par le tremblement de terre. Au moins 14 attaques de l’armée ont été signalées depuis l’annonce du cessez-le-feu temporaire entrant en vigueur le 2 avril.

Le HCDH a également reçu des informations selon lesquelles l’armée a poursuivi sa campagne de conscription, recrutant de force des jeunes valides pour participer aux efforts de sauvetage.

Si l’action humanitaire a progressé dans certaines zones où l’accès a été accordé, de nombreuses zones gravement touchées, dont les grandes villes de la région de Sagaing et certaines zones de la région de Bago et de l’État shan, restent inaccessibles à l’aide humanitaire d’urgence, à l’exception de l’aide locale organisée par les habitants, en raison des restrictions imposées de longue date par l’armée aux opérations humanitaires et à l’accès à l’ensemble du pays.

Malgré les moyens dont disposent l’armée, le personnel spécialisé, l’équipement et les services nécessaires pour sauver des vies en situation d’urgence font défaut.

« Les sources sur le terrain décrivent une situation humanitaire catastrophique dans les zones touchées par le tremblement de terre, en particulier celles qui échappent au contrôle de l’armée, l’absence d’opérations de secours et le manque d’eau potable, de nourriture et de médicaments », a annoncé le Haut-Commissaire. « La peur et le choc ont accru les souffrances d’une population civile qui a déjà subi quatre années de violence militaire depuis le coup d’État. »

L’ampleur de la catastrophe a été exacerbée par un verrouillage total de l’information, dû aux coupures de l’accès à Internet et des télécommunications imposées par l’armée, qui a rendu extrêmement difficile la prise de contact avec les communautés touchées et l’évaluation de la situation.

« Les besoins humanitaires et de protection de la population civile doivent être satisfaits sans délai et sans restriction. Des milliers de prisonniers politiques sont toujours détenus arbitrairement dans des conditions déplorables. On ignore encore l’impact du tremblement de terre sur leurs lieux de détention. Ils doivent être libérés immédiatement », a affirmé le Haut-Commissaire.

« Il est essentiel que l’aide internationale parvienne à la population du Myanmar par des mécanismes de coordination internationaux et qu’elle soutienne la société civile et les réseaux locaux qui jouent un rôle de premier plan dans les opérations de secours sur le terrain. »

« Le peuple du Myanmar a suffisamment souffert. La réponse apportée à cette horrible catastrophe doit ouvrir la voie à une solution globale qui respecte la démocratie et les droits humains. »

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